Les prénoms qualités
D'Aimé à Clément...
Aimée et Aimé : Ces prénoms veulent bien dire ce qu’ils semblent dire... puisqu’ils dérivent d’ amatus , participe passé latin du verbe amare (aimer). Aimé prend son essor sous le second Empire, dépasse le millier de naissances annuelles en 1920 puis s’efface. Il est aujourd’hui donné à 30 garçons par an seulement . La forme féminine Aimée a suivi le même parcours.
Ange : Ange est un ancien prénom mixte issu du grec angelos (messager de Dieu). S’il est masculin, Ange a connu son pic de popularité en 1920 (315 naissances) et son creux de vague dans les années 1970, mais il est à nouveau en plein essor (plus de 200 naissances par an). Du côté des filles, le prénom n’a jamais dépassé une cinquantaine d’attributions par an.
Bella et Belle : Episodiquement donné depuis 1920 et jamais à plus d’ une dizaine de petites filles par an , le prénom Bella est en croissance légère depuis les années 2000, sans doute grâce au succès de la saga Twilight . On peut rattacher l’étymologie de ce prénom soit au latin (belle) soit à l’hébreu ( Dieu est serment , un sens très différent dans ce cas de ce que le prénom semble suggérer spontanément). La forme anglo-saxonne Belle n’a pas percé en France, car elle peut sembler trop prétentieuse…
Céleste : Céleste est un prénom d’origine latine signifiant " qui appartient au ciel ". Il pouvait être autrefois aussi bien masculin ou féminin . D’ailleurs, le saint qui porte ce nom est un homme, évêque de Metz au IVe siècle. Aujourd’hui, ce prénom est en croissance mais donné de préférence à des petites filles ( plus de 300 bébés par an , dont une quinzaine de garçons seulement).
Clément et Clémence : Clément vient de l’adjectif l atin clemens, signifiant bon, pacifique , et Clémence est son féminin. Clément, bien que populaire, ne dépasse pas les 700 attributions par an jusqu’en 1980. Il commence ensuite une ascension extraordinaire jusqu’à son pic, en 1998, où 6 000 bébés sont appelés Clément . Il reste toujours donné à 4 000 garçons par an. Quant à Clémence, assez populaire au début du XXe siècle, elle s’essouffle des années 1940 aux années 1970, puis repart de plus belle et atteint désormais les 2 500 naissances annuelles .
De Constant à Prosper...
Constant et Constance : Constant vient de l’adjectif latin constans , qu’il faut comprendre dans le sens de ferme, résolu . Encore donné à une centaine d’enfants chaque année, Constant a plutôt connu son heure de gloire de 1900 à 1920 avec plus de 300 attributions par an. Quant à Constance, c’est aujourd’hui un prénom féminin, mais, sous l’Antiquité, il était aussi un prénom masculin.
Désiré et Désirée : Désiré vient du prénom latin chrétien Desideratus , signifiant : désiré, souhaité. Désirée est son féminin. Très populaire il y a un siècle (plus de 600 naissances par an avant la Première Guerre mondiale), l’attribution du prénom décroît au fil du siècle pour n’être plus donné qu’à une dizaine d’enfants par an aujourd’hui . Sa variante féminine, Désirée, suit la même évolution à la différence près que, au début du XXe siècle déjà, son pic de popularité dépassait à peine les 200 attributions.
Grace : La racine étymologique gratia (la grâce) a donné des quantités de prénoms féminins, dont Grâce (ou Grace) . Toujours très rare jusqu’aux années 1980, ce prénom se met à plaire ensuite et atteint actuellement les 150 attributions annuelles .
Joy : L’étymologie de Joy est incertaine. Ce prénom anglo-saxon pourrait être un équivalent américain de Lætitia (joie en latin, comme joy l’est en anglais) ou bien un dérivé féminin de Joyce , qui correspond à la forme anglaise de Josse, prénom biblique ayant pour racine le mot hébraïque jesse , signifiant " Dieu est ".
Modeste : Ce prénom d’origine latine signifie bien ce qu’il semble dire. Il a toujours été mixte , mais sa popularité est en chute libre depuis la fin du XIXe siècle. Il était donné à une trentaine de petits garçons et à une trentaine de petites filles par an en 1900, il n’est plus donné depuis les années 1970.
Prosper : Prosper correspond à un prénom latin, issu de l’adjectif prosperus, qui signifie heureux (et pas riche comme on le suppose aujourd’hui) . Assez porté au début du XXe siècle (200 attributions par an avant-guerre), Prosper subit une baisse de popularité au fil des années et n’est, actuellement, plus donné qu’à une dizaine de bébés par an.
De Prudence à Victoire
Prudence et Prudent : D’origine latine, ces prénoms viennent du mot prudens, qui signifie "sage et habile" . Prudence était au départ un prénom mixte (il y a d’ailleurs à la fois un saint et une sainte) mais, depuis quelques siècles, il est donné aux petites filles seulement. Oublié depuis la Seconde Guerre mondiale, Prudence revient un peu depuis les années 1990. Il est actuellement attribué à une trentaine de petites filles par an . Quant à Prudent, il a totalement disparu depuis 1951.
Sauveur : Sauveur vient du latin salvator , qui a le même sens et qui, pour les chrétiens, évoque le Christ . Attribué en moyenne à une trentaine de petits garçons jusqu’en 1970, il n’est plus attribué depuis cette époque qu’à cinq ou six bébés par an en moyenne .
Séraphin : D’origine biblique, Séraphin évoque les serviteurs de Dieu et vient de l’hébreu saraph (brûler), pour évoquer leur piété ardente. Ce prénom céleste est bien oublié aujourd’hui.
Urbain : Urbain vient du latin Urbanus , signifiant " de la ville ". Peut-être beaucoup d’entre nous ont-ils oublié que l’adjectif urbain désignait sous l’Ancien Régime une personne courtoise, aux manières policées , car on supposait les habitants des villes plus éduqués que ceux de la campagne… Le prénom est de moins en moins porté depuis le XIXe siècle : 130 naissances en 1900, moins d’une dizaine par an depuis les années 1970 .
Victoire : Victoire vient d’un adjectif latin signifiant victorieux. Il a toujours été porté : 400 naissances par an en 1800, plus de 2 000 dans les années 1820-1830, puis une lente mais régulière décrue jusqu’en 1975 (9 naissances cette année-là). Et maintenant, c’est reparti : on dépasse les 400 naissances annuelles depuis le nouveau siècle et la croissance n’est pas finie ! Vital : Prénom oublié, Vital vient du prénom latin Vitalis , " qui concerne la vie ". Attribué encore à une soixantaine de petits garçons dans les années 1900, il n’est quasiment plus donné aujourd’hui. Vivant : Ce très oublié prénom bourguignon est issu du verbe latin vivere ou de l’adjectif vivus (vivant) et a un sens symbolique et spirituel . On a recensé encore quelques naissances de petits garçons de ce nom en 1902, 1903 et 1905 mais plus rien depuis cette époque.
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