Les prénoms africains masculins

Parmi les prénoms masculins africains les plus portés en France, on trouve Alou, Ardo, Badara, Bamba, Dembo, Djabel, Djibril, Famara, Idriss, Issa, Issakha, Kara, Kéba, Khady, Koumba (ou Coumba), Lamine, Mademba, Madicke, Madior, Mamadou, Mapenda, Mayoro, Membaye, Samba, Sekou, Seydou, Siaka, Thiemoko, Toumane, Toumani, Yamar, Yaya, Yerode, Yoro, Youssou…
Mais il y a une telle variété de langues et donc de prénoms qu’il est impossible de les mentionner tous !

Les prénoms d’Afrique noire sont aussi nombreux que le territoire africain est vaste ! Chaque pays, chaque ethnie, chaque langue… a sa façon de nommer les nouveau-nés.
Certains de ces prénoms nous sont familiers, lorsqu’ils sont issus de pays anciennement liés à la France par l’histoire. D’autres sont moins connus, mais leurs sonorités peuvent être dans l’air du temps.
Quelques exemples de ces prénoms masculins du grand Sud et de leur attribution…

Marie-Odile Mergnac

Dans de nombreuses régions, les prénoms ne sont pas nécessai-rement donnés dès la naissance, mais à l’enfant déjà grandi.
Au Mozambique, on appelle les bébés "petit garçon" ou "petite fille".
Même chose au Burundi : le nouveau-né se nomme Kahungu (petit garçon) ou Kakobwa (petite fille) jusqu’à ce que les parents en décident autrement.
Idem au Rwanda avec Baloku (le garçon) et Nseka (la fille) ou au Congo où, pendant quelques semaines, l’enfant est seulement Kimpatiu (chrysalide).

Depuis deux siècles, les prénoms choisis le sont parfois en fonction des religions nouvelles.
On retrouve ainsi des appellations qui nous semblent familières parce qu’elles correspondent à des noms bibliques ou à des noms de saints donnés au baptême (Joseph, Mathias, Paul, Francis…) ou bien, dans les régions d’influence musulmane, à des prénoms islamiques évoquant Dieu (Malik, Badi…) ou à des personnages de cette histoire (Moustapha, Mohammed, Mahmoud et, par amalgame, Mamadou…).

Beaucoup de prénoms donnés en Afrique au petit enfant sont signifiants, c’est-à-dire qu’ils correspondent à des surnoms évoquant les parents plutôt que le bébé lui-même.

Des prénoms qui changeront dès qu’il aura grandi, mais qui évoqueront toujours une caractéristique physique ou morale de son porteur.

C’est le cas au Burundi, au Rwanda, en Angola… Bóli, c’est "le malicieux", Kambala "celui qui frappe dur", etc.

Les prénoms de jumeaux sont souvent imposés par la tradition.

En Ouganda, on les appelle Ondia et Ondinua.
En Côte-d’Ivoire, on les appelle N’da.
Au Katanga : Katumbwa et Kaitume.
En Équateur : Mboyo et Boketshu.
Les Masaï les nomment Omba et Shako.
Les Baléga : Kalubi et Matuza.
Les Banyanga : Mutia et Irumbo.
Les Mbala : Mbangu et Nzushi. Etc.
En Angola, le père de jumeaux change aussitôt de prénom et n’est plus désormais appelé que Tata Mapassa (père de jumeaux).

Au Burundi, au-delà du sixième enfant, on numérote les enfants.

Ainsi, les prénoms des suivants sont-ils Nyanwi (septième), Kanani (huitième), Nyabenda (neuvième), Buchurni (dixième), Misago (onzième), Buhetero (douzième).

Dans certaines régions, la mère donne au treizième le prénom Ndashimiye, qui signifie "Je suis satisfaite"… devant une aussi belle famille nombreuse sans aucun doute.

On numérote parfois les enfants dès le premier-né.

En Angola, par exemple, l’aîné est toujours nommé Kalambwa.

Au Soudan et au Sénégal, l’aîné s’appelle Mamadou, le suivant Samba (qui signifie le 2e), puis arrivent Djemba (le 3e), Yero (le 4e)…

En Côte-d’Ivoire, on trouve Issan (le 3e), N’dri (le 4e), N’goran (le 9e), Brou (le 10e), Loukou (le 11e), Toungbin (le 12e), Abonouan (le 13e)…

Au Rwanda, les prénoms commençant par Nya rappellent le lieu de naissance : Nyabobwa signifie "né à Bobwa", Nyabunia signifie "né à Bunia"…
Toujours autour de la venue au monde du nouveau-né, on trouve dans ce pays et dans d’autres Atiman ou Kafutshi, évoquant un accouchement particulièrement difficile, Kanabake, signifiant "né avant le mariage coutumier".
Au Katanga, on évoque parfois le lieu de naissance : Kongolifwa, c’est "né près du fleuve Congo".

Ainsi, en pays baoulé, Kouassi évoque un enfant né le lundi, Kuoadio le mardi, Amenan le mercredi, Kouakou le jeudi, Ya ou Yao le vendredi, Koffi le samedi (prénom porté par l’ancien secrétaire général de l’ONU), Kouamé ou Amoin le dimanche.

La plupart des autres pays ont aussi ce type de nom. Par exemple Khamisi pour le mardi en swahili ; Eyenga pour le dimanche et Mposo pour le samedi en lingala…

Au Katanga ou au Congo, on donne aux enfants les prénoms des défunts de la famille qu’on souhaiterait voir revivre.

Souvent les prénoms des grands-parents ou des grands-oncles, ou bien de celui qui est décédé le plus récemment.

Sauf exception, on choisit un défunt de la famille paternelle.

Signalons aussi que, dans de nombreux pays d’Afrique, les garçons se choisissent un nouveau prénom à la puberté, puis un autre, un prénom d’adulte, au moment du mariage.

En Afrique de l’Ouest, ce sont parfois les noms des animaux sauvages qui sont donnés comme prénoms.

Parmi les plus fréquents :
Djamba (éléphant)
Dumba (lion)
Hundu (singe)
Kambuji (petit carnassier de brousse)
Ngombe (taureau)
Tambwe (lion)
Tsioupa (léopard)
Bambe (antilope)
Kapanga (milan)
Kamundogo (nom d’un rongeur)
Makaia (furet)…